Voici les 35 ministres du gouvernement Bayrou
Le Premier ministre a formé son gouvernement, mêlant des figures de la vie politique française et des ministres déjà nommés par Michel Barnier.
PARIS — Dix-huit femmes, dix-sept hommes : le gouvernement de François Bayrou a été dévoilé lundi en fin de journée par l’Elysée. En tout, 35 membres, contre 41 dans l’exécutif sortant (la liste officielle est à lire ici).
Première surprise de taille : Manuel Valls revient aux manettes. L’ancien Premier ministre socialiste, passé soutien d’Emmanuel Macron en 2017, occupe le portefeuille des Outre-mer. Le Franco-Espagnol avait mis fin à son mandat de député en 2018, pour tenter en vain de devenir maire de Barcelone.
L’ancienne Première ministre Elisabeth Borne revient elle aussi au gouvernement avec un portefeuille élargi : elle sera chargée de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur, de l’Innovation et de la Recherche.
Gérald Darmanin fait également son grand retour. L’ancien ministre des Comptes publics puis de l’Intérieur, redevenu député du Nord après la dissolution, s’empare finalement de la Justice. Le poste avait d’abord été proposé à Xavier Bertrand. Mais le président LR de la région des Hauts-de-France a indiqué sur X que François Bayrou n’était “plus en mesure de [le lui] confier […] en raison de l’opposition du Rassemblement national”.
Le ministre sortant de l’Europe et des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot réussit à se maintenir à son poste, après d’intenses tractations entre l’Elysée et Matignon, les dossiers du Quai d’Orsay faisant partie du “domaine réservé” du chef de l’Etat.
Une nouvelle équipe à Bercy
Nouveau venu sur le devant de la scène politique, Eric Lombard hérite du ministère de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. Ancien banquier chez BNP Paribas, il fut conseiller du socialiste Michel Sapin dans les années 90, à la Justice puis à Bercy. Depuis 2017, il dirige la Caisse des dépôts. Il prend le poste à un moment de turbulences économiques, alors que les annonces de plans sociaux se multiplient ces derniers mois.
Amélie de Montchalin revient au gouvernement pour s’occuper des Comptes publics. La ministre aura la lourde tâche de préparer un budget pour 2025, que Bayrou devra finaliser (et faire approuver par le Parlement). Un poste sous pression de la Commission européenne, qui a ouvert une procédure pour déficit excessif contre la France, mais aussi des marchés qui s’inquiètent pour le déficit français, qui devrait culminer cette année à 6,2% du PIB.
Marc Ferracci demeure, lui, ministre délégué à l’Industrie et s’empare en outre de l’Energie, un portefeuille qui retourne donc à Bercy. Proche d’Emmanuel Macron, Ferracci traitait déjà de dossiers énergétiques, travaillant notamment sur la décarbonation et la compétitivité de l’industrie.
Véronique Louwagie monte également à bord du Paquebot. La spécialiste LR des finances publiques s’est vu confier le portefeuille de l’Artisanat, du Commerce, des PME et de l’Economie sociale et solidaire.
L’ancienne patronne de la Mission French Tech, Clara Chappaz, est toujours chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique, mais elle est cette fois rattachée à Bercy, après avoir été liée au ministre de l’Enseignement supérieur. Nathalie Delattre se chargera elle du Tourisme.
Plusieurs maintiens, quelques come-back
Son maintien ne faisait aucun suspense : Bruno Retailleau est confirmé à l’Intérieur. L’ancien chef des sénateurs LR faisait déjà partie des premières personnalités reçues à Matignon par François Bayrou, le jour de sa nomination il y a tout juste dix jours. Le Vendéen, qui a multiplié les formules chocs sur l’Etat de droit et le trafic de drogue depuis son arrivée à Beauvau, fin septembre, est devenu incontournable. Il sera assisté par François-Noël Buffet.
Lui aussi était pressenti pour garder son poste : Sébastien Lecornu reste aux Armées. Cet ancien LR, qui occupe ce poste depuis 2022, a toujours été au gouvernement depuis qu’Emmanuel Macron est à l’Elysée. Cité parmi les options pour Matignon, avant que le poste n’échoie à François Bayrou, il aura fort à faire alors que le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, le mois prochain, annonce des chamboulements sur le dossier ukrainien et sur l’avenir de l’Otan. Il sera assisté par Patricia Mirallès aux Anciens combattants.
Catherine Vautrin retrouve le grand ministère social qu’elle avait quitté pour la Décentralisation. Elle hérite du ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles. La macroniste Astrid Panosyan-Bouvet, chargée du Travail et de l’Emploi sous le gouvernement Barnier, garde ces deux maroquins, en tant que ministre déléguée de la Rémoise.
Charlotte Parmentier-Lecocq reste, elle, ministre déléguée chargée de l’Autonomie et du Handicap.
Autre ministre confortée, Rachida Dati restera chargée de la Culture dans le nouveau gouvernement Bayrou. La maire du 7e arrondissement de Paris va pouvoir reprendre ses deux grands chantiers : la concrétisation des Etats généraux de l’information, ainsi qu’une réforme de l’audiovisuel public.
La secrétaire générale des Républicains Annie Genevard garde, elle aussi, son siège de ministre de l’Agriculture. Elle avait, ces derniers mois, fait son baptême du feu au sein du gouvernement Barnier, dans une période de colère des agriculteurs et de manifestations contre l’accord commercial UE-Mercosur.
Agnès Pannier-Runacher est maintenue ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche. Un portefeuille amputé de l’Energie, qu’elle avait obtenu en septembre sous le gouvernement Barnier. Côté écologie, Agnès Pannier-Runacher veut défendre le made in France face à la concurrence des e-commerçants chinois Shein et Temu.
Patrick Mignola, ex-député MoDem, aura la charge du ministère des Relations avec le Parlement. Un rôle central dans une Assemblée sans majorité depuis six mois.
Benjamin Haddad garde son poste de ministre délégué chargé de l’Europe.
Après avoir été chargé du Budget, Laurent Saint-Martin va s’occuper du Commerce extérieur et des Français de l’étranger, un sujet qu’il connaît bien ayant été à la tête de Business France.
Le socialiste et ancien maire de Dijon, François Rebsamen est nommé ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation ; il fut ministre du Travail sous la présidence Hollande, de 2014 à 2015.
Aurore Bergé fait elle aussi son retour au gouvernement avec un portefeuille qu’elle connaît bien : elle sera ministre déléguée chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, un poste qu’elle avait occupé sous le gouvernement Attal.
Jusqu’ici ministre déléguée chargée du Commerce extérieur, Sophie Primas devient porte-parole du gouvernement.
Les nouvelles têtes
Le président du groupe Horizons à l’Assemblée Laurent Marcangeli rejoint pour sa part l’exécutif en tant que ministre de l’Action publique, de la Fonction publique et de la Simplification, où il succède à Guillaume Kasbarian.
Le président du Centre national d’études spatiales (CNES), Philippe Baptiste, s’empare du poste de ministre délégué de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Il sera rattaché à la ministre d’Etat Elisabeth Borne.
Yannick Neuder rejoint aussi l’équipe en tant que ministre délégué chargé de la Santé et de l’Accès aux soins, et prend la place de Geneviève Darrieussecq. Ce cardiologue était cet automne rapporteur général du budget de la Sécurité sociale à l’Assemblée nationale.
François Bayrou est allé chercher au Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 sa nouvelle ministre des Sports : Marie Barsacq y succède à Gil Avérous.
Ils sont aussi dans le nouveau gouvernement : Valérie Létard, ministre déléguée chargée du Logement … Philippe Tabarot, chargé des Transports … Françoise Gatel, chargée de la Ruralité … Juliette Méadel, chargée de la Ville… Thani Mohamed Soilihi, chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux.
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